Je n'arrive à rien ce matin. Pourtant,
les données objectives sont plutôt favorables : c'est vendredi, il fait
froid mais beau, j'ai passé une très agréable soirée entre filles hier,
avec théâtre et restaurant, mon Lutin revient demain... Non, rien n'y
fait - le moral est en berne.
Je sens le stress me gagner au fur et à
mesure que l'échéance de l'oral du concours se rapproche, alors que je
ne me sens toujours pas prête. D'ailleurs, je n'ai pas le sentiment de
faire ce qu'il faut pour être prête le 25. Je ne me suis pas mise à jour
sur les questions d'actualité, et la présentation en dix minutes de mon
parcours professionnel et de mes compétences est loin d'être au point.
Comment justifier mon désir d'accéder à un grade d'attaché, quand je
n'ai jamais occupé jusque là de fonctions permettant de prouver mes
capacités à encadrer une équipe ? Comment exposer ma situation actuelle,
aussi invraisemblable qu'indéfendable ? Comment expliquer sans paraître
vaniteuse que, sans aucune autorité hiérarchique sur mes nouveaux
collègues de l'après-midi, je constate néanmoins une tendance de leur
part à venir me soumettre leurs dossiers ou m'exposer leurs problèmes,
surtout quand le chef de service est absent ? Quelles compétences,
indispensables à l'exercice des missions d'un attaché, posséderais-je
que je puisse mettre en avant ? C'est peu dire que je peine.
Et puis, il y a le parasitage de
Caliméro. Caliméro qui m'a laissé notre fils avec une demi-journée
d'avance, le week-end dernier, pour pouvoir partir plus tôt en vacances,
mais qui me demande maintenant si je l'autoriserais à passer le voir
dimanche en fin de journée. Il est trop occupé pour le prendre pour
l'après-midi, mais me joue le plan de la culpabilisation quand je lui
réponds que non, je ne souhaite pas qu'il vienne chez nous, et que dans
ces conditions, il serait peut-être préférable qu'il attende, comme
prévu, le mardi soir. J'ai beau me dire qu'il va falloir que je
m'habitue, et que j'apprenne à faire le canard, pour laisser toutes ses
mesquineries glisser sur moi sans m'atteindre, je ne peux m'empêcher de
constater que cela m'affecte encore. Pourquoi ?
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